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Le rap dans ma ville

Être rappeur pour beaucoup de jeunes Maliens est devenue une source d’état d’âme, un style de vie. C’est une passion à nourrir, et un rêve à accomplir. Le Rap continue de séduire les jeunes à Ségou plus que tout autres genres musicaux. Si la musique est un virus comme le disent certains artistes, celui du Rap fait des ravages dans la population juvénile ! Être rappeur est devenue une tendance. Le titre de rappeur plus que jamais convoité au sein de la jeunesse ségovienne.

Le rap émerge à Ségou !

Le choix de musique par excellence pour les jeunes d’aujourd’hui est le rap surtout à Ségou. Nous pouvons compter jusqu’à une centaine de jeunes qui se disent rappeur ! gare a celui qui conteste leur titre ! tout ce qu’ils demandent c’est le soutien et les encouragements.

Nous pouvons compter jusqu’à plus de 150 jeunes rappeurs connus et non connus à travers la ville de Ségou. Les plus connue dans le domaine sont seulement une dizaine.

Ces jeunes sont prêts a tout pour préserver leur titre de Rappeur. Ils cherchent à devenir un jour des grands artistes comme leurs idoles. Ils emploient tous les moyens à leur disposition pour mener une carrière dans ce milieu.

D’autre ont seulement dans leur actif 5 à 10 morceaux d’autre moins. Quelques plus valeureux ont même fait des albums et des grands concerts. Certains d'entre eux passent aujourd’hui sur des grands plateaux de chaine de télévision. Comme exemple nous avons Cheick Seydou Modibo Diarra dit Allah Ka Fatô et Bakary Haidara alias Mc Bakarin.

https://youtu.be/6IY2piJPXBY

https://youtu.be/E9WKb6zmD0E

Il y’en a beaucoup qui cherchent à compléter leur frais de studio pour ne pas tomber dans l’oubli ! Tout cela montre la force de cette musique et combien elle a conquit le cœur des jeunes.

Production de Son

La ville de Ségou regorge neuf studios de production reparties a travers les quartiers. Le plus fréquenté par ses jeunes rappeurs est celui de Fardo au quartier Angoulême. Dans lequel ils peuvent enregistrer de 5 à 10 titres par semaine. Ce qui fait à peu près une trentaine de titre par mois, plus de plus de 300 titres par ans ! Pour ces 9 studios de la ville nous estimons jusqu’à plus d’un millier de chanson par ans ! c’est énorme pour la seule ville de Ségou. Combien peut il en avoir dans les autres grandes villes du Mali et dans la capitale ?

La première préoccupation de ces jeunes rappeurs c’est de pouvoir payer le studio pour chanter ! Une production coute environ 15.000 à 20.000 f CFA. Ces investissements proviennent le plus souvent des cotisations dans les « Grin » (regroupement des jeunes du quartier dans l’esprit de camaraderie). Pour certains, ces investissements peuvent venir particulièrement du soutien des patrons de ces rappeurs. C’est à dire ceux qui les aident financièrement, ils les appellent généralement « Manager !»

Lorsqu’on leur demande pourquoi ce choix du rap, ils répondent tout simplement « Kanou ». Cela signifie en lange locale l’amour et la passion. Beaucoup d’entre eux ont des idoles parmi les grands artistes nationaux et internationaux. Ils ont une détermination absolue pour être comme eux voire même les dépasser.

Nous pouvons dire véritablement que c’est tout simplement cette passion. On constate généralement que ce qu’ils font comme investissement ne leur apporte absolument pas grand-chose financièrement. Ça leur permet qu’a même se sentir mieux dans leur peau et combler leur désire de paraitre comme leurs idoles. Beaucoup d’entre eux passent a coté du succès et finissent par abandonner !

Le milieu rap

Dans ce milieu de rap c’est tout un monde à part. C’est une autre façon de parler, de s’habiller, une façon de voir la vie autrement ! Pour comprendre ces jeunes il faut penser comme eux et apprendre à les connaitre. Leur langage renferme des codes dont il faut apprendre pour comprendre ! Lorsqu’ils te parlent de « Pera » c’est le rap dont il s’agit. Lorsqu’ils te parlent de « bian » ou « Gadiaba » c’est de la drogue qu’il s’agit ! l’eau ou l’O dans leur jargon c’est l’alcool et la cigarette s’appel « Fal » !

Le rap dans son contexte

Les jeunes ont tendance a faire du rap juste par plaisir et non pour des causes bien justes. A Ségou nous avons qu’à même quelques références comme « Allah ka Fato ». Celui-ci plaide pour la cause des malades mentaux. C’est pareil pour AK ONE et MISS MD deux jeunes Rappeuses qui chantent pour défendre la cause féminine.

https://youtu.be/5eWPJsNEzR8

Dans les chansons de certains rappeurs, on remarque souvent que les jeunes chantent pour ne rien dire ! ils n’envoient pas de message constructif. D’autres sont des chroniqueurs musicaux, ils chantent sur tout ce qui bouge ! Les faits sociaux, les tendances, l’actualité etc. Comme le cas de OG Loup un jeunes rappeur étudiant à l’Université de Ségou. Celui-ci vient sortir le 10 juin dernier un titre sur l’actualité en milieu universitaire. Dans ce titre il chante sur la tombée des bourses des étudiants dont le titre est « bourse et trousseaux » !

Le nombre de rappeur au Mali est incalculable. On les rencontre par dizaine ou même par centaine dans chaque ville et village du pays. Nous espérons dans le futur que certains d’entre eux fassent leur apparition sur la scène internationale. Pourquoi pas au festival afropolitain nomade !

Boubacar Ballo

Ségou/Mali

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